Le projet “Face pour l’égalité et la mixité” continue au collège. Jeudi 24 mai, trois classes de cinquièmes du collège Jean Vilar d’Angers ont rencontré Oriane, Blandine et Sarah, chargée de mission éducation chez FACE Loire Atlantique. L’objectif de ces rencontres ? Échanger autour de la mixité professionnelle et des stéréotypes : un sujet peu abordé en classe et en famille d’après notre enquête auprès des élèves (sur 51 élèves, 35 ont répondu “Non” à la question “Avais-tu déjà parlé des stéréotypes entre les filles et les garçons au collège ?”).
Filles et garçons, des choix d’orientation différents
Au collège, il n’est pas toujours évident pour les élèves de choisir leur voie. Filière générale ? Filière technique ? Formation en apprentissage ? Tandis que certain.e.s ont déjà une idée de leur futur métier, d’autres hésitent ou ne trouvent pas de filières qui leur correspondent parmi les choix proposés.
Au sein des filières générales et technologiques, les filles et les garçons se répartissent de manière inégale. Les filles sont davantage représentées dans les filières littéraires et tertiaires alors que les garçons sont majoritaires au sein des séries à caractère scientifique.
L’ouverture à de nouvelles spécialités des services a favorisé l’augmentation de la part des jeunes femmes en apprentissage. Toutefois, chez les 16-25 ans (lycée et enseignement supérieur), elles représentaient un tiers de effectifs à la rentrée 2015.
La diversité des filières et des métiers doit permettre à chaque élève de se diriger vers un secteur dans lequel il.elle s’épanouira. Au collège Jean Vilar, les collégien.ne.s ont pu échanger avec des professionnelles et débattre librement autour de la mixité des métiers.
Reportage : le collège Jean Vilar pour l’égalité et la mixité
Comment expliquer à un extraterrestre qui ne sait pas ce qu’est une fille et un garçon, les différences entre ces deux sexes ? C’est la question à laquelle les collégien.ne.s ont répondu, avec leurs mots, sans jugement. Ils ont évoqué des attributs physiques et des traits de caractère avant de retenir que seuls les organes génitaux différencient les garçons et les filles.
“Il n’y a pas de métiers de filles ou de garçons mais des métiers où il y a plus de filles ou plus de garçons” lance une des élèves au sujet de la mixité professionnelle. Toutefois, lorsqu’ils nomment des métiers, le garagiste reste un homme et l’esthéticienne une femme. Certains bondissent lorsque le métier de footballeur est classé parmi les métiers dits d’hommes, en s’exclamant qu’”Il y a aussi beaucoup de filles qui jouent au foot!“. D’autres tempèrent en soulignant qu’il y a autant de pompiers que de pompières, autant de pédiatres femmes que de pédiatres hommes.
Après avoir imaginé quelqu’un qui conduit des poids lourds, ils s’étonnent “QUOI ?!” lorsque Blandine se présente. Un étonnement qui suscite la curiosité : Dort-elle dans son camion ? Combien de temps peut-elle conduire ? Combien coûte le permis poids lourd ? Est-ce difficile de tourner ? Pourquoi les camions roulent plus lentement ? Que fait-elle quand elle ne conduit pas ?
Doucement, les collégien.ne.s sont amené.e.s à réfléchir à l’influence du sexe sur l’orientation. La peur du jugement et du regard des autres est citée comme une des causes de la différence de choix entre les filles et les garçons. L’image renvoyée des filières de formation et des métiers semble donc influencer les choix des élèves. Pourtant, sur 52 élèves, une nette majorité s’efforce de faire passer un message de tolérance et de respect. On peut entendre “C’est ma vie !”, “C’est mon choix.” puis “Quand on a envie de faire quelque chose, on le fait pour soi pas pour les autres !”.
Les collégien.ne.s ont pu s’exprimer et réfléchir aux images qu’ils avaient en tête à l’évocation d’un métier. Même si la notion de préjugés et de stéréotypes est encore difficile à appréhender à cet âge, cette intervention en classe et la diffusion des vidéos FACE ont permis une prise de conscience. Un premier pas pour que ces élèves deviennent acteurs du changement.
S’ils n’avaient qu’une chose à retenir ce serait que “Les filles et les garçons peuvent faire les métiers qu’ils veulent.” Une invitation à l’ouverture d’esprit formulée avec les mots d’une collégienne.
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