Après les coulisses des tournages du projet Face pour l’égalité et la mixité, retrouvez le portrait des collaboratrices et collaborateurs qui exercent des métiers dans lesquels il est peu commun de les retrouver. Avec ses mots, Oriane partage son quotidien et nous parle de son métier de chargée de projet. Elle évoque également les obstacles qu’elle a pu rencontrer en tant que femme. A travers son témoignage, elle encourage les élèves à découvrir davantage les métiers qui leur plaisent et à se lancer.
Je m’appelle Oriane, j’ai 24 ans et je suis chargée de projet chez Enedis. Je m’occupe de la gestion administrative et technique des chantiers de raccordement électrique.
Son parcours scolaire
J’ai fait un BTS assistante de manager. J’ai été assistante commerciale pendant deux ans et puis j’ai travaillé chez Enedis pendant un an et demi en tant qu’intérimaire. Quand on m’a proposé d’être embauchée dans l’entreprise, j’ai souhaité intégrer un service technique pour travailler dans le cœur de métier de mon entreprise. Ce n’est pas forcément le cursus classique d’une personne chargée de projet. Pour autant, mes études m’ont permis d’appréhender plus facilement les procédures de l’entreprise. Informatiquement parlant, je suis plus à l’aise que certains. J’ai dû apprendre toute la partie technique donc ça a été beaucoup d’investissement personnel, pour autant, c’est possible de se rediriger vers un domaine qu’on ne connait pas, qu’on n’a jamais appris réellement à l’école. Il faut juste le vouloir et s’investir personnellement.
La panoplie de la chargée de projet
Sa journée de travail
Les journées ne se ressemblent pas, elles changent en fonction de l’urgence qui peut arriver dans la journée. Je sors au moins une fois dans la journée pour aller sur mes chantiers, soit sur les chantiers en cours pour aller visiter mes prestataires et voir comment ça se passe, vérifier que tout est conforme, que la sécurité est bien présente. Je peux également avoir des rendez-vous avec mes prestataires pour planifier et voir les travaux à réaliser. Mon téléphone peut sonner à tout moment pour m’indiquer qu’il y a un problème sur un chantier et donc qu’il va falloir que je me déplace pour essayer de le résoudre. Il y a aussi une grosse partie administrative dans la préparation des chantiers.
Seule ou en équipe ?
Je travaille en autonomie puisque chaque chargé.e de projet a son portefeuille mais chaque projet, chaque client est différent à appréhender et malgré tout, on est obligé de travailler en équipe. On s’aide, on se donne des conseils pour avancer mais on est quand même sur un travail en autonomie.
Un métier stressant
Mon métier est stressant. Il faut être assez réactif. A partir du moment où notre téléphone sonne et qu’on nous indique qu’il y a un problème sur un chantier, il faut être réactif donc il faut prendre les chaussures de sécurité, le casque et partir sur les chantiers. Ça peut être stressant mais c’est aussi l’attrait du métier. On ne peut pas prévoir notre journée, il n’y a pas de quotidien. On nous appelle, il faut venir !
Un métier d’homme ?
Non, ce n’est pas un métier d’homme. Ce n’est pas parce qu’on est dans le domaine technique que forcément c’est un métier pour les hommes. Ce qui compte, c’est d’aimer son métier peu importe si on est une femme ou un homme. Ce n’est pas quelque chose qu’on me renvoie mais c’est un constat, aujourd’hui, on est à peine 20% de femmes dans les services techniques sur le 49 donc oui, dans l’idée de base c’est un métier d’hommes mais de plus en plus de femmes intègrent nos services. C’est positif et c’est également une volonté de l’entreprise d’intégrer les femmes dans ce domaine technique.
Le terme « métier destiné aux femmes ou aux hommes » n’a pas de sens pour moi. Aujourd’hui, on n’a pas besoin d’être un homme pour exercer tel ou tel métier et inversement pour les femmes. Je le constate tous les jours ici. Je n’ai pas de problèmes à exercer ce métier parce que je suis une femme donc, pour moi ce n’est pas une phrase qui se justifie.
Son métier en trois mots
Être une femme, un problème ?
Au quotidien, dans l’entreprise, le relationnel ne change pas vraiment mais en externe, le fait d’être une femme peut changer le rapport de force avec les clients notamment. J’ai déjà rencontré des problèmes avec un client qui, je pense, était déstabilisé du fait que j’étais une femme sur le domaine technique, il remettait en cause mes compétences. Il a d’ailleurs appelé un de mes responsables pour lui notifier qu’il souhaitait un autre chargé d’affaires sur son projet. Mes responsables m’ont soutenu, ils m’ont accompagné en rendez-vous pour reprendre ma position de chargée de projet dans ce dossier. Mais au quotidien avec les collègues on est plutôt dans une dynamique de s’aider et de s’accompagner les uns les autres, peu importe si je suis une femme ou un homme.
La vision de ses proches
L’image qu’on me renvoie de mon métier est plutôt positive, les gens sont assez étonnés et posent des questions sur mon métier puisque ce n’est pas un métier qui est très connu et ce n’est pas un métier qui en général est destiné aux femmes. On me pose beaucoup de questions et on est intéressé.
Un message à passer aux jeunes ?
Le message que j’aimerais faire passer aux jeunes qui potentiellement pourraient faire ce métier, c’est de se dire qu’il faut casser ces barrières de femme ou homme dans le domaine technique. C’est un métier qui est ouvert à tout le monde et qui est accessible. Un métier qui est plutôt riche et intéressant. Si ça vous plait et vous donne envie il faut se renseigner et derrière se lancer.
Si le métier d’Oriane vous plait, rendez-vous le 5 juin, au J à partir de 16h pour rencontrer des professionnel.le.s et des centres de formation.