Le Défi de la Mixité fait son grand retour pour l’année 2024 et comme chaque année nous vous avons concocté un programme rempli de découvertes autour des questions d’égalité et de mixité !
⏰ du 27 mars 2024 au 23 avril 2024
💻 en ligne
👉 pour les collégien.ne.s et lycéen·ne·s de Maine et Loire et leurs proches mais aussi pour toutes les personnes qui souhaitent se challenger et booster ses connaissances !
Dans cette nouvelle édition vous pourrez booster vos connaissances, vous challenger, remporter des cadeaux, découvrir des métiers mais également apprendre à connaître des personnes engagées sur notre territoire et tester de nouvelles œuvres culturelles (validées par l’ensemble de l’équipe) !
Pour participer au Défi de la Mixité, rendez-vous sur le site du Défià partir du 27 mars et jusqu’au 23 avril 2024. Dans la rubrique « Cette semaine », parcourez les différents onglets et laissez-vous guider. Vous pouvez participer à n’importe quel moment au cours de la semaine (du mercredi à 10h00 au mardi suivant à 23h59).
En général, il ne faudra pas plus de 10 minutes par semaine pour participer au Défi de la Mixité ! L’activité « Remue-Méninges » peut toutefois vous mobiliser plus longtemps (surtout si vous êtes bavard(e)! 😉 ) mais en réfléchissant en famille, cela vous prendra peut-être moins de temps !
Pour tenter de gagner le cadeau de la semaine, il vous suffit de répondre à la question « Remue-Méninges » !
Les gagnant·e·s seront tiré·e·s au sort.
En jouant chaque semaine, vous multipliez vos chances de gagner !
Vous pouvez jouer :
sur le site internet en complétant le formulaire dans l’onglet ‘La question de la semaine’
sur le compte instagram safari_orientation
en venant jouer avec nous directement pendant la journée du Défi de la Mixité
Les dates de la tournée du Défi de la Mixité 2024 :
10 avril, toute la journée : Galerie Espace Anjou, Angers
Restez connecté.e : un autre déplacement est prévu à Cholet et vous sera bientôt communiqué !
Vous rencontrez une difficulté ? Vous avez détecté un problème technique ? Vous avez des questions ? Nous vous invitons à contacter Marie par email à safariorientation@gmail.com ou sur Instagram @safari_orientation.
💡 Centre Jean Vilar – 1 rue bis Henri-Bergson – Angers
Au programme :
Il s’agit d’un temps privilégié où les entreprises, les prescripteurs/prescriptrices et personnes à la recherche d’un emploi se rencontrent et échangent autour de la thématique de la mixité des métiers.
Parmi les principales questions :
Quelle est réalité des entreprises depuis ces dernières années ?
Comment les prescripteurs et prescriptrices accompagnent les personnes à la recherche d’un emploi ?
Comment les personnes à la recherche d’un emploi s’ouvrent aux opportunités du territoire et élargissent leur choix professionnels ?
💡 Le point fort de cette matinée : mieux comprendre pour mieux agir ensemble !
Pour l’occasion, la FFB Maine-et-Loire et l’INHNI nous proposerons des animations pratiques (rencontres d’ambassadeur.rice.s, escapes games, découverte métiers…).
Renseignements
📝 Vous souhaitez des informations supplémentaires sur l’événement ?
N’hésitez pas à contacter Kévin : ks.faceangersloire@gmail.com
Renouvelée pour la 2ème année consécutive, l’action Egalité-Mixité vise à déconstruire les stéréotypes de genre et à élargir les choix professionnels des élèves. A travers la diffusion de vidéos de collaborateur.trice.s tournées en entreprise, d’échanges en classe et de rencontres avec des professionnel.le.s, les élèves sont sensibilisés à la mixité des métiers. Retour sur les interventions en classe.
Des métiers de filles et des métiers de garçons ?
“C’est tout ?!”, “C’est choquant !”, “C’est chaud !” s’exclament les collégien.ne.s lorsqu’ils.elles apprennent que seulement 13 familles de métiers sur les 87 identifiées sont mixtes*. Le quiz qui introduit la séance est ainsi l’occasion de mesurer leurs connaissances en matière d’égalité Fille/Garçon et de réaliser qu’il existe de forts écarts entre les métiers. Ils.elles viennent alors à débattre sur la raison de ces disparités.
L’éducation, la société, le poids des stéréotypes de genre, la culture, la discrimination mais également les préférences des individus sont avancés pour expliquer pourquoi dans certains métiers on compte plus de filles et dans d’autres plus de garçons. Un débat qui les amène à réfléchir sur l’influence du sexe sur leur choix d’orientation et de métier.
“Peut-être que les filles ne vont pas vers l’informatique parce qu’elles ont peur de ne pas être à leur place au milieu de tous ces garçons ?” s’interroge l’une des collégiennes, “Certains et certaines n’ont pas assez confiance en leurs capacités alors ils ne vont pas vers le métier qu’ils auraient choisi” affirme un autre.
Même si certain.e.s élèves avouent, qu’au début, ils.elles seraient surpri.se.s si leur copain se dirigeait vers l’esthétique ou leur copine vers le bâtiment, tou.te.s s’accordent pour dire que “On est tous et toutes libres de choisir le métier qu’on veut”, “Pas de “C’est pour les gars ou c’est pour les filles”, on fait le métier qui nous plait !”.
Et toi, c’est quoi ton métier ?
Aligné.e.s devant les élèves, les professionnel.le.s et chef.fe.s d’entreprise présent.e.s pendant les interventions en classe se plient au jeu des questions-réponses. Coiffeuse, vendeuse, avocat, directeur ? Et non ! Elle est conductrice de poids lourd, il est coiffeur, elle est militaire, il est infirmier, elle est cheffe d’entreprise. A chaque métier découvert, les élèves sont confronté.e.s à leurs représentations. Ils.elles prennent également conscience de l’étendu des métiers et des opportunités qui s’offrent à eux.elles.
Après les devinettes, place aux échanges en petit groupe. L’occasion de poser toutes leurs questions aux professionnel.le.s. Ils.elles leur racontent alors leur parcours, leur quotidien, les difficultés qu’ils.elles ont pu rencontrer, leur reconversion mais avant tout, leur passion pour leur métier. “Ce qui compte, c’est de choisir un métier qui vous plaît.”
Des échanges riches pour les élèves qui réalisent qu’on peut changer de métier au cours de sa vie, qu’il est possible d’apprendre un métier en étant à l’école et en entreprise grâce à l’apprentissage, qu’il n’est pas nécessaire de faire de grandes études pour monter son entreprise et que surtout, ‘Il faut croire en soi et en ses capacités”.
Des professionnel.le.s mobilisé.e.s !
Entre fin mars et début juin 2019, 234 collégien.ne.s ont été sensibilisé.e.s aux stéréotypes de genre et à l’élargissement des choix professionnels.
L’action Egalité-Mixité ne serait pas ce qu’elle est sans les professionnel.le.s. 26 se sont mobilisé.e.s pour cette édition.
Un grand merci à Marie-José (Ton Avenir Angers), Stéphane (SM Consulting), Jennyfer (Georgelin Logistique et Transport), Rémi (La Fabrique à Entreprendre), Bérengère (Entrepreneuze), Julien et Agathe (Gaultier, le Quartier de l’homme), Théo (Maison Richeux Roellinger), Inès (Salon 59 street Coiffure / CCI 49 – Centre Pierre Cointreau), Christelle (HEPPNER), Danyphane (Clinique de l’Anjou), Aline (Vinci Construction – ADIM), Luc (O-I), Daphné et Jean-Philippe (Bouygues), Juliette et Frédéric (Marine Nationale), Olivier (MFR La Meignanne), Fanny (Noirieux / CCI 49 – Centre Pierre Cointreau), Lucie (Osé / CCI 49 – Centre Pierre Cointreau), Ilyan (Favre d’Anne / CCI 49 – Centre Pierre Cointreau), Aurélien, Johan et Annaëlle (CCI 49 – Centre Pierre Cointreau), Hervé (CCI 49) et à Elles Bougent Pays-de-la-Loire pour leur engagement et leur mobilisation.
* Un métier mixte est un métier dans lequel on retrouve 40 à 60% d’hommes et de femmes.
Temps de clôture de l’action “FACE pour l’égalité et la mixité”, une table ronde a eu lieu mardi 5 juin. Comment imaginer ensemble un parcours mixte de l’école jusqu’à l’entreprise ? Pour débattre, intervenaient autour de la table :
Etat des lieux
Des réalités différentes
L’état des lieux dressé par Laetitia Guilbaud met en avant un choix des possibles moindre pour les femmes. Près de la moitié des femmes en emploi se concentrent ainsi sur une dizaine de métiers. Au sein des instances décisionnelles, elles sont moins présentes que leurs collègues masculins. Ce constat fait écho à la notion de plafond de verre. La déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité souligne également la persistance des inégalités salariales. Le travail à temps partiel, la maternité et les différences de salaires sont cités comme causes de ces inégalités.
Entreprendre au féminin
Et l’entrepreneuriat ? 3% des françaises sont entrepreneuses. On compte 900 000 femmes dirigeantes d’entreprises en France. Les préjugés, l’isolement, le manque de réseau, la filière sexuée, la mise en péril du budget familial, la peur d’échouer et le manque d’expérience dans la gestion apparaissent comme des freins à l’entrepreneuriat féminin.
Le rôle des stéréotypes
Ainsi, la question de l’égalité et de la mixité professionnelle soulève celle des stéréotypes de sexe. Ils sont définis comme des représentations schématiques et globalisantes attribuant des caractéristiques supposées “naturelles”, sur ce que sont ou ne sont pas les femmes et les hommes. La catégorisation apparaît comme un mécanisme élémentaire et universel de la perception humaine. Ce processus permet d’identifier des individus ou des groupes, de se repérer et de se positionner. Ils rassurent et ne sont pas forcément volontaires mais il est nécessaire de prendre conscience de ces mécanismes afin de les déconstruire.
Des actions pour favoriser l’égalité et la mixité
A l’école
Depuis 10 ans, l’Éducation Nationale expérimente la possibilité d’avoir un.e référent.e sur l’égalité et la mixité au sein des établissements. Les résultats de cette expérimentation montrent que sa présence n’est pas suffisante pour instaurer un climat égalitaire. Il s’agit donc désormais d’enclencher une dynamique au sein des établissements afin que ces référent.e.s deviennent des leviers vers le progrès, dans le quotidien de la classe, dans la cour de récréation et dans les relations. Dans ce cadre, les partenariats avec les entreprises jouent un rôle dans la déconstruction des stéréotypes et l’élargissement des choix professionnels des élèves. Peuvent notamment être cités : les actions de marrainage permettant aux jeunes filles de s’identifier à des métiers majoritairement masculins, les découvertes métiers, les interviews d’hommes et de femmes qui exercent des métiers dans lesquels il est peu courant de les retrouver (au collège de Durtal, les élèves se sont rapprochés d’un esthéticien, d’un maïeuticien, d’un ATSEM afin de dresser leur portrait).
Dans le supérieur
Christophe Rouvrais regrette la faible présence de femmes au sein des filières d’ingénieur.e.s et s’engage pour la mixité. De nombreuses initiatives ont été mises en place : campagnes de communication ciblées, promotion des métiers du numérique et des écoles d’ingénieur.e.s à travers le Trophée Excellencia, marrainage, interventions dans les collèges et lycées afin de faire comprendre aux filles que le numérique n’est pas un métier de garçons. Un passage obligatoire à l’étranger, dans une culture différente de la leur, mène les élèves de l’ESAIP à porter un regard neuf sur la société, avec les normes et les stéréotypes qu’elle intègre.
Au sein de la collectivité
Préoccupation de la Ville d’Angers, la question de l’accessibilité de l’emploi pour tous a conduit à la création de Angers Tag Emploi. Afin de lutter contre la discrimination, chaque annonce, postée sur la plateforme qui recense les offres d’emplois de la métropole angevine, est modérée. De plus, la collectivité s’engage afin d’élargir le champ des possibles des chercheur.se.s d’emploi, en travaillant sur les métiers en tension sur le territoire et à travers un plan local pour l’insertion à l’emploi.
En entreprise
Le recrutement de femmes au sein de l’atelier de Micromécanique a suscité des doutes de la part des hommes. Cependant, le dialogue et l’accompagnement a permis aux femmes de s’intégrer sereinement dans l’entreprise. Les équipes ont été formées afin de pouvoir remplacer leurs collègues féminines en cas de maternité. Un exemple et des actions qui montrent que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est essentielle à la mixité en entreprise.
La mixité peut également être favorisée par un changement d’organisation. A l’ESAIP, la modification de l’heure des réunions stratégiques a permis à davantage de femmes de participer à la prise de décision.
Agir ensemble
L’école, les entreprises et la famille ont un rôle dans la construction d’un parcours mixte. Une prise de conscience individuelle puis collective permet la déconstruction les stéréotypes. De plus, la sensibilisation doit intervenir dès le plus jeune âge.
La préoccupation de l’Education Nationale est de tout mettre en oeuvre pour que chacun.e puisse réussir. L’égalité apparaît comme une dimension transversale qui doit être intégrée aux actions et susciter de la vigilance. La sensibilisation et la formation des personnels est un pré-requis. Il est indispensable pour les encadrant.e.s de prendre conscience de leur propre fonctionnement.
De plus, il s’avère essentiel de former une alliance éducative entre l’école, la famille et le monde professionnel afin d’ouvrir le champ des possibles et d’encadrer les élèves en matière d’orientation. Marie Rodriguez Ledoux (Adjointe de direction à la Mission Locale Angevine) soulève la difficulté à trouver des “profils d’hommes et de femmes modèles”. La création de rôles d’ambassadeurs et d’ambassadrices des métiers et secteurs d’activité serait une piste pour aller dans ce sens. Enfin, la mise en place d’un maillage territorial permettrait de référencer tous les acteurs qui entreprennent des actions sur cette thématique et qui ont développé des outils pouvant être réutilisés par ailleurs.
En entreprise, l’accompagnement dans la mise en place de mesures facilitant la mixité dans tous les métiers (mise en place de vestiaires Hommes/Femmes, gestion prévisionnelle des emplois et compétences, etc.) apparaît comme facteur clé de succès à l’intégration de plus de femmes ou d’hommes dans certains secteurs.
Comment imaginer un parcours mixte de l’école jusqu’à l’entreprise ? En créant des synergies entre les différents acteurs, pour aller plus loin, ensemble.
Le 5 juin était organisée une journée dédiée à l’égalité et la mixité professionnelle. Collégien.ne.s et lycéen.ne.s angevins ont pu découvrir des métiers, échanger et débattre à travers quatre ateliers.
Des comédiens en herbe
La journée a débuté avec la compagnie Myrtil. Après avoir réfléchi aux stéréotypes et à l’orientation des filles et des garçons, les élèves sont invité.e.s à s’exprimer dans une scénette. Lisa, 15 ans, souhaite devenir mécanicienne dans l’armée, comment réagissent ses parents ? Les mains de volontaires se lèvent rapidement. Les arguments ne tardent pas, les parents tentent de convaincre leur fille que ce métier n’est pas fait pour elle. Rapidement, une petite sœur puis un grand-père viennent en soutien à Lisa. Tous deux l’encouragent à suivre ses rêves. A travers cette scénette, les jeunes ont appris qu’ils pouvaient trouver du soutien auprès de leur famille, de leur groupe d’ami.e.s, de leur professeur.e, d’un adulte qui exerce le métier vers lequel ils.elles s’orientent et surtout qu’ils.elles ne doivent pas renoncer si des obstacles se dressent devant eux.
Quelle équipe aura le plus de connaissance sur l’égalité et la mixité ?
Réparti.e.s en équipes, les collégien.ne.s et les lycéen.ne.s sont amené.e.s à tester leurs connaissances sur l’égalité et la mixité en répondant à des questions. Rapidement, un esprit de compétition s’installe. Une envie d’arriver en tête qui mène les élèves à réfléchir davantage en faisant appel à leurs connaissances et leurs observations. Dans quel corps d’armée trouve-t-on le plus de femmes ? Combien y a t il de femmes maires en France ? Combien de femmes ont-elles été Premier Ministre ? L’équipe qui récolte le plus de points est celle qui a donné les bonnes réponses le plus rapidement. Le jeu, un moyen ludique d’approfondir ses connaissances !
Débattre en mouvement
En ligne, les élèves sont invité.e.s à se déplacer à droite ou à gauche pour exprimer s’ils sont d’accord ou pas d’accord. A-t-on besoin de coller à l’étiquette d’un métier pour pouvoir le réaliser ? Est-ce que le fait d’être une femme impacte les choix d’orientation ? Est-on obligé d’être un homme pour diriger ? Après s’être déplacé.e.s d’un côté ou de l’autre, collégien.ne.s et lycéen.ne.s énoncent leurs arguments pour justifier leur position. Ils peuvent se déplacer à mesure qu’un.e camarade les convint. Le débat mouvant est l’occasion d’échanger et de débattre sur des questions qui touchent directement les élèves. Il favorise l’ouverture d’esprit et la tolérance.
Rencontre avec les professionnel.le.s
Réuni.e.s dans un lieu convivial, élèves et professionnel.le.s échangent sur les métiers. Les élèves sont libres de poser toutes les questions qu’ils souhaitent aux professionnel.le.s afin d’en apprendre plus sur leur secteur d’activité, leur métier, leur formation. Ces échanges sont aussi l’occasion pour eux de récolter des conseils bienveillants sur le choix de leur orientation. Des collaborateurs et collaboratrices de Enedis, Artus Megitt, Scania, Edelweiss, Menuau, Handicap’Anjou ainsi que la Ville d’Angers, l’Armée de Terre, l’Armée de l’air et la Marine Nationale ont participé à ce moment.
Qui est-ce des métiers
Elles exercent une profession dans laquelle il est peu courant de retrouver des femmes. Elles ne peuvent répondre que par oui ou non. Est-ce en extérieur ? Est-ce dans le bâtiment ? Est-ce que c’est en rapport avec les enfants ? Est-ce que c’est dans le social ? Est-ce que c’est un métier physique ? Autant de questions qui ont mené les élèves à deviner, parfois difficilement, les métiers de chauffeur éboueur, paysagiste, militaire, cheffe d’entreprise, monteuse assembleuse, enseignante en activité physique adaptée et ingénieure.
Temps de clôture de l’action FACE pour l’égalité et la mixité, la journée du 5 juin réunissait 11 secteurs d’activité. Entreprises et centres de formations étaient présents pour faire connaitre leurs métiers et secteurs d’activité auprès du public 15-30 ans.
Les interventions en classe et la journée du 5 juin, à travers ses ateliers, son forum et sa table ronde, ont répondu à la volonté des entreprises de déconstruire les stéréotypes de genre et d’élargir les choix professionnels des jeunes. Pari réussi !
Dans le dernier portrait de notre série réalisée dans le cadre de l’action “Face pour l’égalité et la mixité“, retrouvez Laurine, mécanicienne. Apprentie, elle a rencontré de nombreux obstacles lors de la recherche de son apprentissage. Elle s’est désormais faite une place dans les ateliers de Renault Angers.
Je m’appelle Laurine, j’ai 15 ans. Je suis mécanicienne. J’ai choisi ce métier parce que j’adore bricoler, j’adore comment savoir fonctionne les machines et j’adore les voitures.
Faire de sa passion son métier
Depuis toute petite, je n’ai jamais joué aux poupées, j’ai toujours joué aux voitures. D’ailleurs, je suis fan de sport automobile ! Je pense que je tiens ça de mon père. Il a commencé par être mécanicien et maintenant, il est routier.
Quand j’étais en troisième, mon professeur d’Histoire qui était mon professeur principal m’a orienté vers un stage chez Scania. J’y suis allée et j’ai adoré la mécanique des camions ! Je me suis dit, pourquoi ne pas essayer la voiture, et depuis que je suis dedans, ça me plait.
Trouver un apprentissage, son parcours du combattant
Je viens de commencer ma première année de CAP. Dans un premier temps, j’ai cherché quelles études je voulais faire entre CAP, Bac Pro, Master ou autre, puis j’ai commencé à chercher un patron. Il y en a une trentaine qui m’ont refusé en apprentissage et mon professeur d’Histoire m’a aidé en mettant ma lettre de motivation et mon CV sur un site où tous les employeurs pouvaient les voir. Renault l’a vue et a demandé à me rencontrer. Ils m’ont accepté ! Après j’ai cherché comment rentrer dans l’école.
Au début, ça a été compliqué de faire ce métier parce que j’avais souvent des “contre” mais au fur et à mesure il y avait des “pour” et ça m’a encouragé. Mon entourage était pour mais il y a des gens que j’ai rencontré qui me disaient « On ne prend pas les filles », « Il n’y a pas de vestiaires pour les filles ». Ça m’a un peu démoralisé mais j’avais ma famille qui me soutenait, ça m’a encouragé à continuer. Ici (Renault Angers), il n’y avait pas de vestiaires pour les filles mais ils en ont créé un !
Son métier en trois mots
Son quotidien de mécanicienne
Quand une voiture tombe en panne, je cherche la panne, si je la trouve, je la répare, si je ne la trouve pas, je demande à des techniciens qui sont plus hauts que moi. Dans ce cas là, je répare et je redonne la voiture au client.
Il y a plusieurs parties dans l’atelier : la carrosserie, la mécanique VO (véhicule d’occasion) et la mécanique Pro+. Moi, je suis plutôt dans la partie Pro+, les grosses réparations, quand la voiture tombe en panne : boîtes de vitesse, moteurs, faisceaux, les messages qui s’affichent sur le tableau de bord …
Être une fille dans un environnement masculin
Il n’y a aucune fille dans l’atelier. Ça se passe bien. Pour moi il n’y a pas de différence, mon ressenti est que je suis leur collègue. Si j’ai besoin d’aide, ils vont venir m’aider, s’ils ont besoin d’aide, je vais les aider.
Dans ma classe on est 22 et je suis la seule fille. On m’a dit que les patrons recherchaient beaucoup de filles parce qu’elles étaient beaucoup plus minutieuses. L’école les encourage à venir se former même s’il n’y en a pas beaucoup. Au début, certains élèves n’ont pas accepté qu’il y ait une fille dans l’équipe mais au fur et à mesure ça s’améliore et ils comprennent que j’aime ça et que je veux continuer !
Le mot de la fin
Faites ce que vous avez envie. C’est votre choix, vous faites ce que vous voulez.
Comme Laurine, suivez votre passion ! Rendez-vous le 5 juin, au J, au forum “Tous les métiers sont mixtes“. Des offres d’apprentissage et d’emploi seront à pourvoir !
Le projet “Face pour l’égalité et la mixité” continue au collège. Jeudi 24 mai, trois classes de cinquièmes du collège Jean Vilar d’Angers ont rencontré Oriane, Blandine et Sarah, chargée de mission éducation chez FACE Loire Atlantique. L’objectif de ces rencontres ? Échanger autour de la mixité professionnelle et des stéréotypes : un sujet peu abordé en classe et en famille d’après notre enquête auprès des élèves (sur 51 élèves, 35 ont répondu “Non” à la question “Avais-tu déjà parlé des stéréotypes entre les filles et les garçons au collège ?”).
Filles et garçons, des choix d’orientation différents
Au collège, il n’est pas toujours évident pour les élèves de choisir leur voie. Filière générale ? Filière technique ? Formation en apprentissage ? Tandis que certain.e.s ont déjà une idée de leur futur métier, d’autres hésitent ou ne trouvent pas de filières qui leur correspondent parmi les choix proposés.
Au sein des filières générales et technologiques, les filles et les garçons se répartissent de manière inégale. Les filles sont davantage représentées dans les filières littéraires et tertiaires alors que les garçons sont majoritaires au sein des séries à caractère scientifique.
L’ouverture à de nouvelles spécialités des services a favorisé l’augmentation de la part des jeunes femmes en apprentissage. Toutefois, chez les 16-25 ans (lycée et enseignement supérieur), elles représentaient un tiers de effectifs à la rentrée 2015.
La diversité des filières et des métiers doit permettre à chaque élève de se diriger vers un secteur dans lequel il.elle s’épanouira. Au collège Jean Vilar, les collégien.ne.s ont pu échanger avec des professionnelles et débattre librement autour de la mixité des métiers.
Reportage : le collège Jean Vilar pour l’égalité et la mixité
Comment expliquer à un extraterrestre qui ne sait pas ce qu’est une fille et un garçon, les différences entre ces deux sexes ? C’est la question à laquelle les collégien.ne.s ont répondu, avec leurs mots, sans jugement. Ils ont évoqué des attributs physiques et des traits de caractère avant de retenir que seuls les organes génitaux différencient les garçons et les filles.
“Il n’y a pas de métiers de filles ou de garçons mais des métiers où il y a plus de filles ou plus de garçons” lance une des élèves au sujet de la mixité professionnelle. Toutefois, lorsqu’ils nomment des métiers, le garagiste reste un homme et l’esthéticienne une femme. Certains bondissent lorsque le métier de footballeur est classé parmi les métiers dits d’hommes, en s’exclamant qu’”Il y a aussi beaucoup de filles qui jouent au foot!“. D’autres tempèrent en soulignant qu’il y a autant de pompiers que de pompières, autant de pédiatres femmes que de pédiatres hommes.
Après avoir imaginé quelqu’un qui conduit des poids lourds, ils s’étonnent “QUOI ?!” lorsque Blandine se présente. Un étonnement qui suscite la curiosité : Dort-elle dans son camion ? Combien de temps peut-elle conduire ? Combien coûte le permis poids lourd ? Est-ce difficile de tourner ? Pourquoi les camions roulent plus lentement ? Que fait-elle quand elle ne conduit pas ?
Doucement, les collégien.ne.s sont amené.e.s à réfléchir à l’influence du sexe sur l’orientation. La peur du jugement et du regard des autres est citée comme une des causes de la différence de choix entre les filles et les garçons. L’image renvoyée des filières de formation et des métiers semble donc influencer les choix des élèves. Pourtant, sur 52 élèves, une nette majorité s’efforce de faire passer un message de tolérance et de respect. On peut entendre “C’est ma vie !”, “C’est mon choix.” puis “Quand on a envie de faire quelque chose, on le fait pour soi pas pour les autres !”.
Les collégien.ne.s ont pu s’exprimer et réfléchir aux images qu’ils avaient en tête à l’évocation d’un métier. Même si la notion de préjugés et de stéréotypes est encore difficile à appréhender à cet âge, cette intervention en classe et la diffusion des vidéos FACE ont permis une prise de conscience. Un premier pas pour que ces élèves deviennent acteurs du changement.
S’ils n’avaient qu’une chose à retenir ce serait que “Les filles et les garçons peuvent faire les métiers qu’ils veulent.” Une invitation à l’ouverture d’esprit formulée avec les mots d’une collégienne.
Après Oriane, Camille et Laurence, découvrez le portrait de celle dont le métier a suscité tant de questions et d’intérêt auprès des élèves du collège Jean Vilar. Blandine sillonne les routes du grand ouest au volant de son porteur. Embauchée chez Georgelin Logistique et Transport, elle a pour ambition de conduire des véhicules de plus en plus imposants.
Je m’appelle Blandine, j’ai 26 ans. Je suis conductrice de marchandises sur porteur.
Pourquoi le métier de conductrice de marchandise ?
J’ai eu mon permis de conduire il y a un peu plus de deux ans. Je faisais beaucoup de kilomètres. C’est ma maman qui m’a mis la puce à l’oreille. Elle m’a dit « Tu adores rouler, pourquoi tu n’en fais pas ton métier ? ». Je ne pensais pas du tout faire ce genre de métier là. Avant j’étais hôtesse d’accueil et vendeuse ! mais j’adore rouler, je suis autonome et débrouillarde alors voilà, j’ai joint le tout. J’ai posé les avantages et les inconvénients du métier et j’ai réussi à trouver une formation avec Pôle Emploi et l’entreprise GLT. Je suis partie 3 mois en formation et voilà ! On nous a appris à manœuvrer un camion sur une courte distance, à conduire, à remplir des lettres de voiture, à comprendre la réglementation sociale européenne, à charger et décharger un camion, à se mettre à quai.
Le quotidien d’une conductrice de marchandise
On part le matin et on fait les clients au fur et à mesure. Quand tout le monde a été livré, on appelle l’entreprise pour savoir s’il y a des choses à récupérer ou non. On sait à quelle heure on commence mais on sait jamais à quelle heure on finit !
Un métier d’hommes ?
Si on me dit que c’est un métier d’hommes, je leur réponds que ce n’est plus le même métier qu’avant. On ne conduit plus un camion comme avant. Dans mon entreprise, les anciens et les jeunes sont là pour nous donner des conseils. La mentalité fait que maintenant les hommes acceptent quand même les femmes, ils en croisent énormément sur les routes.
J’ai eu une remarque très drôle en formation ! « Tu verras quand tu vas conduire, tu vas grossir ! » apparemment on mange bien et gras dans les restaurants routiers (rires). Surtout, n’y croyez pas ! Si on fait attention et qu’on a une bonne hygiène de vie, on ne prendra pas de poids.
On m’a aussi dit « Tu fais un métier d’hommes mais tu es plutôt féminine ! », oui, il faut rester comme on est.
Les clients sont contents de voir une fille ! Je suis un petit gabarit et quand ils me voient arriver, ils se disent « Mais ? Elle conduit un camion ? ». Eh bien oui !
La réaction de son entourage
Mon grand-père (qui était chauffeur routier) n’a rien dit, par contre ma grand-mère a réagi quand je lui ai annoncé que j’avais mon permis. Les larmes ont coulé ! Sinon, non. On ne dit pas trop les choses chez nous mais on comprend qu’ils sont fiers. Il ne m’ont jamais dit « Non, tu seras pas capable », « Ce sera trop dur ». Ils m’ont fait comprendre qu’ils étaient avec moi. Je suis fière de représenter mon grand-père. Ce n’est pas ces petits enfants garçons qui vont prendre le relais mais sa petite fille. Mon oncle me suit sur Snapchat, l’autre jour ma cousine m’a appelé en me disant « Ben alors, tu te promènes partout ? », c’est drôle, ils me suivent, ils savent où je suis. Je sais que si un jour autour de moi on ne me répond pas, eux le feront et me conseilleront.
Ses envies
Partir loin. A l’international. C’est quelque chose que j’aimerais bien faire au moins une fois, pour essayer, pour voir.
J’espère, dans une dizaine voir une quinzaine d’années, faire du convoi exceptionnel. Je me laisse quand même le temps de m’adapter à un petit (un porteur) puis à un semi. Je me vois toujours faire le même métier.
Mot de la fin
Faites des stages pour voir comment ça se passe, allez dans les forums, découvrez !
Notre série de portraits de femmes qui exercent un métier dans lequel il est peu courant de les retrouver se poursuit avec Laurence. Avec ses mots, elle nous explique son quotidien de rectifieure, un métier technique, chez MicroMécanique. Elle est la première femme à avoir été embauchée au sein des ateliers de cette entreprise qui s’engage pour la féminisation de ses ateliers.
Je m’appelle Laurence, j’ai 53 ans. Je suis rectifieure sur des machines de rectification, ce qu’on appelle une rectifieuse. Mon métier … C’est un peu compliqué ! C’est de l’usinage de matière par frottement avec des meules abrasives.
Ses études
A la sortie de troisième, j’ai fait deux ans de BEP en micromécanique. Je n’étais pas trop scolaire donc je n’ai pas poussé trop loin les études. A l’école, j’étais passionnée par les ateliers mais le reste … ce n’était pas trop mon truc ! Ayant des difficultés scolaires, on m’a proposé ce métier, la micromécanique. Qu’est-ce que c’est ? Je ne savais pas. Je suis allée visiter l’école, j’ai vu les ateliers et là, il y a eu un déclic ! Ça m’a plu. Quand j’ai commencé ma formation, ça c’est confirmé.
Parler du métier de rectifieure, est-ce facile ?
J’en parle facilement à l’extérieur. Les personnes qui me connaissent savent que j’ai toujours été dans les métiers « d’hommes ». Ça ne fait que 5 ans que je suis dans le métier de rectifieure mais j’ai toujours eu des métiers qui touchaient au niveau des machines. Quand j’en parle à de nouvelles personnes, les gens sont un peu curieux. C’est vrai que c’est étonnant mais j’en parle volontiers parce que je suis passionnée de ce métier.
Un métier d’homme ?
Quand je suis sortie de troisième, je suis arrivée dans une école où il n’y avait que des garçons. On était trois filles dans une classe de trente-et-un. On était un peu bousculées par les garçons parce qu’ils sont cash, ils disent les choses comme ça vient contrairement aux filles.
A mon arrivée chez MicroMecanique, il n’y avait que des hommes. Mon patron souhaitait féminiser l’atelier. J’ai été très bien accueillie. J’étais à l’écoute de ce qu’ils me disaient, j’apprenais. On apprend à tout âge ! A partir du moment où l’on s’intéresse aux choses, qu’on écoute les gens, qu’on reproduit ce qu’on nous dit, il n’y a pas de soucis.
Je dis souvent que c’est un métier d’homme parce qu’il n’y a que des hommes. Je le dis naturellement, ça ne me gêne pas, je suis tellement bien dans ce domaine !
Son quotidien
Le travail est assez varié, on gère beaucoup de choses. A partir du moment où l’on récupère notre plan et nos pièces, on analyse tout : le travail qu’on va faire, le matériau qu’on va utiliser, de quelle façon on va prendre notre pièce.
Quand je commence une production, je récupère la pièce, le plan, et j’étudie le plan. Ensuite, c’est de la mise en place de machine. Suivant la pièce, on met en place un mandrin avec des mors pour la prise de pièce ou un système de pinces. Des fois, certaines pièces se travaillent entre deux pointes. Il y a toute cette préparation de matériel avant. En outillage, sur les rectifieuses, on travaille uniquement avec des meules, de différentes grandeurs selon si on doit travailler à l’extérieur de la pièce, à l’intérieur. Les meules s’adaptent selon cet usinage. Elles s’adaptent aussi selon la matière que l’on a à usiner : une matière acier tendre, ce sera plutôt une meule à grain, si c’est de l’acier traité, c’est plutôt une meule Borazon, et si c’est du carbure, il y a ce qu’on appelle des meules « diamant ».
Ensuite, on installe la pièce et on fait tourner rond ! C’est-à-dire qu’on fait le réglage de la pièce avec la face, avec le diamètre, on se place au mieux. Il faut bien placer sa pièce selon les cotes à usiner, voire les réserves de matière que l’on a sur la pièce. Une fois que c’est fait, on lance l’usinage. Sur les commandes numériques, il faut préparer un programme. S’il n’est pas créé, il faut faire le déroulé d’usinage comme on l’imagine, avec une première ébauche, une phase de finition selon la pièce demandée.
On lance, il y a juste à appuyer sur le bouton ! Il y a toujours un contrôle avant usinage final. Une fois que c’est fini, on livre la pièce au service suivant. Des fois, ce sont des pièces finies qui vont directement au contrôle et d’autres fois, il y a encore du travail dessus donc ça va au préformage ou à l’érosion selon le travail demandé.
Sinus, cosinus, tangente !
Etant jeune, je me serais crue incapable de faire ce que je fais là ! Il faut être bon en maths. On travaille énormément avec la trigonométrie. Je n’étais pas bonne en maths mais dans le monde du travail, ça vient naturellement et, d’un seul coup, on se dit « Ah oui ! Finalement, ce n’est pas si compliqué que ça ! ». La programmation c’est un langage à connaitre, on travaille avec des M, des G, ça s’apprend. Quand je suis arrivée chez MicroMecanique et qu’on m’a dit « Tu vas aller sur du numérique. », je me suis demandée où j’allais à mon âge mais ça se fait très bien.
Le mot de la fin
Pour aller vers ce métier, il faut aller voir ce qui se passe dans les ateliers. A partir du moment où on est rigoureux, qu’on a de la logique et qu’on aime travaille les matières, je dirais : Allez-y, foncez ! Essayez au moins !
Camille est team leader (cheffe d’équipe) serrage chez Scania Production Angers. Elle travaille dans l’industrie, un secteur majoritairement masculin. Dans le cadre du projet “Face pour l’égalité et la mixité“, elle témoigne de son quotidien au sein d’une entreprise qui oeuvre en faveur de l’accroissement des effectifs féminins au sein de la production.
Je m’appelle Camille, j’ai 32 ans. Je suis team leader (cheffe d’équipe) serrage. Je travaille chez Scania Production depuis 3 ans, je dépends du département qualité. Le serrage c’est tout ce qu’on vient assembler avec des vis ; tous les composants qui sont mis sur le camion sont assemblés avec des vis, on appelle ça “le serrage”. Ma mission principale est de mener des analyses au quotidien et de supporter mon équipe en cas de déviations. Je dois aussi choisir sur quelle priorité travailler, mon rôle est de savoir identifier les urgences.
Son parcours scolaire
J’ai fait un lycée filière générale avec option sciences de l’ingénieur. Ensuite, j’ai fait un IUT en mesure physique puis je suis partie en école d’ingénieur en apprentissage. C’est là que j’ai découvert l’industrie. J’étais dans une usine d’injection thermoplastique. C’est là que j’ai allié le côté technique et le travail en équipe.
Pourquoi ce métier ?
J’ai toujours aimé bricoler, j’ai beaucoup aidé mon papa qui était très bricoleur. Il m’a vraiment transmis ça. Je m’étais toujours dit que je travaillerai dans le domaine technique. Le domaine de l’industrie, je ne le connaissais pas du tout avant de commencer mes études mais je savais que je ferai un métier en lien avec la technique, que je puisse toucher des pièces et ne pas rester derrière un bureau toute la journée. Ce que j’aime dans mon métier, c’est d’aller sur la ligne, de voir les opérateurs, de discuter avec eux des problèmes qu’ils peuvent rencontrer. De toucher et de me rendre compte de façon réelle ce qui se passe pour essayer de trouver des solutions, les tester. Quand ça marche, c’est vraiment très agréable !
Seule ou en équipe ?
Ça ne marche que parce que nous sommes une équipe. Quand on trouve la solution ensemble, c’est beaucoup plus puissant que quand on est tout seul à travailler dans son coin.
Mon équipe est constituée de 5 personnes. Deux personnes travaillent principalement toute la journée sur la ligne, ils sont appelés des torque men. Dans le milieu du serrage, on appelle ça un couple de serrage. Ils viennent faire des contrôles fréquentiels sur le camion pour vérifier que notre process est capable et répétable. On a aussi un spécialiste dans le domaine du serrage, il a une très grande expérience dans toutes les propriétés du serrage : tout ce qui peut se passer dans la vis quand on veut la serrer. C’est notre référent. Il nous aide pour mener les analyses et pour proposer les solutions. Ensuite, on a une autre personne qui fait toute l’analyse dès qu’il y a un problème.
La vision de ses proches
Ce n’est pas forcément évident d’expliquer mon métier. Mon entourage me pose des questions. Je reste un peu floue. Avec les personnes qui travaillent dans l’industrie c’est très facile d’en parler par contre, avec celles qui ne travaillent pas du tout dans l’industrie, on a un jargon, un quotidien tellement spécifique à l’usine que ce n’est pas forcément évident de le décrire.
Son métier en trois mots
Être cheffe d’équipe, un métier d’homme ?
On ne m’a jamais dit que ce n’était pas un métier de femme, par contre c’est arrivé qu’on me dise « Ah, c’est bien d’avoir des femmes à ces postes-là ! », comme si c’était exceptionnel et vraiment étonnant. Si on me dit que ce n’est pas un métier de femme, je réponds qu’il n’y a pas besoin d’être une femme ou un homme pour exercer ce métier. A partir du moment où on est formé, il n’y a pas de raison de faire la distinction. Je n’ai jamais connu de situations délicates par contre ce qui arrive régulièrement, et ce qui est aussi arrivé dans ma précédente entreprise, c’est que, naturellement, les hommes, sachant que je vais prendre des équipements qui nécessitent de la force, vont faire certaines remarques : « Attends ! Laisse je vais le faire ! », en gros « J’ai plus de muscles que toi. » mais ça n’a jamais été malveillant.
Le mot de la fin
Le principal, c’est d’être curieux, de se dire qu’on ne sait jamais grand chose des sujets et qu’on a tout à apprendre avec les autres, avec leur expérience, qu’il faut leur faire confiance. Etre curieux et poser des questions rend n’importe quel sujet beaucoup plus intéressant.
Si le métier de Camille et le secteur de l’industrie vous intéressent, rendez-vous au forum “Tous les métiers sont mixtes … et ils recrutent !” le 5 juin, au J, à partir de 16h pour rencontrer des professionnel.le.s et des centres de formation.
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