Après Oriane, Camille et Laurence, découvrez le portrait de celle dont le métier a suscité tant de questions et d’intérêt auprès des élèves du collège Jean Vilar. Blandine sillonne les routes du grand ouest au volant de son porteur. Embauchée chez Georgelin Logistique et Transport, elle a pour ambition de conduire des véhicules de plus en plus imposants.
Je m’appelle Blandine, j’ai 26 ans. Je suis conductrice de marchandises sur porteur.
Pourquoi le métier de conductrice de marchandise ?
J’ai eu mon permis de conduire il y a un peu plus de deux ans. Je faisais beaucoup de kilomètres. C’est ma maman qui m’a mis la puce à l’oreille. Elle m’a dit « Tu adores rouler, pourquoi tu n’en fais pas ton métier ? ». Je ne pensais pas du tout faire ce genre de métier là. Avant j’étais hôtesse d’accueil et vendeuse ! mais j’adore rouler, je suis autonome et débrouillarde alors voilà, j’ai joint le tout. J’ai posé les avantages et les inconvénients du métier et j’ai réussi à trouver une formation avec Pôle Emploi et l’entreprise GLT. Je suis partie 3 mois en formation et voilà ! On nous a appris à manœuvrer un camion sur une courte distance, à conduire, à remplir des lettres de voiture, à comprendre la réglementation sociale européenne, à charger et décharger un camion, à se mettre à quai.
Le quotidien d’une conductrice de marchandise
On part le matin et on fait les clients au fur et à mesure. Quand tout le monde a été livré, on appelle l’entreprise pour savoir s’il y a des choses à récupérer ou non. On sait à quelle heure on commence mais on sait jamais à quelle heure on finit !
Un métier d’hommes ?
Si on me dit que c’est un métier d’hommes, je leur réponds que ce n’est plus le même métier qu’avant. On ne conduit plus un camion comme avant. Dans mon entreprise, les anciens et les jeunes sont là pour nous donner des conseils. La mentalité fait que maintenant les hommes acceptent quand même les femmes, ils en croisent énormément sur les routes.
J’ai eu une remarque très drôle en formation ! « Tu verras quand tu vas conduire, tu vas grossir ! » apparemment on mange bien et gras dans les restaurants routiers (rires). Surtout, n’y croyez pas ! Si on fait attention et qu’on a une bonne hygiène de vie, on ne prendra pas de poids.
On m’a aussi dit « Tu fais un métier d’hommes mais tu es plutôt féminine ! », oui, il faut rester comme on est.
Les clients sont contents de voir une fille ! Je suis un petit gabarit et quand ils me voient arriver, ils se disent « Mais ? Elle conduit un camion ? ». Eh bien oui !
La réaction de son entourage
Mon grand-père (qui était chauffeur routier) n’a rien dit, par contre ma grand-mère a réagi quand je lui ai annoncé que j’avais mon permis. Les larmes ont coulé ! Sinon, non. On ne dit pas trop les choses chez nous mais on comprend qu’ils sont fiers. Il ne m’ont jamais dit « Non, tu seras pas capable », « Ce sera trop dur ». Ils m’ont fait comprendre qu’ils étaient avec moi. Je suis fière de représenter mon grand-père. Ce n’est pas ces petits enfants garçons qui vont prendre le relais mais sa petite fille. Mon oncle me suit sur Snapchat, l’autre jour ma cousine m’a appelé en me disant « Ben alors, tu te promènes partout ? », c’est drôle, ils me suivent, ils savent où je suis. Je sais que si un jour autour de moi on ne me répond pas, eux le feront et me conseilleront.
Ses envies
Partir loin. A l’international. C’est quelque chose que j’aimerais bien faire au moins une fois, pour essayer, pour voir.
J’espère, dans une dizaine voir une quinzaine d’années, faire du convoi exceptionnel. Je me laisse quand même le temps de m’adapter à un petit (un porteur) puis à un semi. Je me vois toujours faire le même métier.
Mot de la fin
Faites des stages pour voir comment ça se passe, allez dans les forums, découvrez !
Et si vous suiviez les conseils de Blandine en vous rendant au forum Tous les métiers sont mixtes et ils recrutent !, le 5 juin, au J à Angers ?